Biographie de Caedes par lui-même

Comprendre Caedes ?

Cela commence par connaître ses origines. Il arrive à l’âge de 40 ans passé en Champagne, il est Vénitien, Noble et marqué par la Religion, il serait Cardinal de Venise. Il a un long passé d’homme politique au sein de la Sérénissime République, on dit même qu’il en fut le Doge, mais aussi qu’il a mené une guérilla maritime dans l’Adriatique par la suite contre certaines familles Vénitiennes. Dans sa jeunesse, il a aussi violemment combattu les ottomans sur mer et sur terre.

De cette situation, on comprend plusieurs traits de sa personnalité : héritier d’une tradition chevaleresque liée au Croisade, il a conscience de certaines valeurs. De sa cité italienne, il amène les germes de la Renaissance et la redécouverte des textes latins et grecques. Il arrive en France dans un royaume un peu barbare, lui mange avec des couverts alors que la Cour Royale mange avec ses doigts. Il décide d’œuvrer à la civilisation de la région, en s’inspirant des écrits romains sur la question juridique, il dotera la Champagne du Codex. Il est donc par nature un progressiste. [et là premier problème, un esprit de la Renaissance arrive dans la France de la Guerre de Cent ans… . Bref, du statut de progressiste, il va passer pour le réac de service…. La politique Italienne l’a aussi formé aux intrigues et son expérience de la République l’a marqué : une opposition farouche aux dérives démocratiques ou oligarchiques, cela finit toujours mal, rongé par la corruption. Il tendra vers le modèle platonicien du capitaine et des matelots : du « roi-philosophe ». Bien entendu, c’est l’esprit de la Renaissance qui lui permet de connaître les textes platoniciens . Dernier élément : un bon noble vénitien a forcément un petit coté occultiste… nous reviendrons la dessus rapidement.

Caedes se caractérise aussi par une devise : Memento finis, et avec elle, on décode l’essentiel de son action :
1) Pense à ta fin [= ta mort]. Caedes sait que la mort est inéluctable. Inutile de l’esquiver, il faut la préparer.
2) Pense à ta fin [= ton objectif]. Caedes s’est fixé des objectifs. Il ne les oublie pas et œuvre toujours pour les accomplir. Les apparences ne doivent pas le perdre ou les sentiments le distraire.
3) Cette devise est chargée d’histoire. C’est la devise de l’Ordre du Temple (du vrai, pas du « nouveau »). Donc là plus de doute, Caedes a un lien avec une Tradition, on peut même dire que c’est un Initié, on s’en apercevoir plus tard.

Le point 3) permet de répondre alors à beaucoup de questions :
Pourquoi la Champagne ? Pourquoi Clermont ? Pourquoi cette terre et aucune autre. Pourquoi ne jamais la quitter ?
Caedes est héritier de la tradition templière écrasée par la France en 1314. Il n’a donc que peu de sympathie pour les Capétiens et les Levaniens. Il préfere remettre sur le trône de France une lignée qui n’est pas liée à cet héritage, mais passons.
Il a vu la terre sainte, il sait qu’aucune Croisade ne reprendra plus Jérusalem. Il mènera donc sa Croisade destinée à atteindre la Jérusalem Celeste.
Si autrefois l’Ordre du Temple est parti de la Champagne pour aller à Jérusalem, alors il repartira de la Champagne pour préparer la conquête de sa Jérusalem. Il s’installe donc à Clermont, siège d’une ancienne Commanderie, et se livrera à ses études « mystiques ».
En effet, Caedes est avant tout un personnage « spirituel » en opposition à CMdT par exemple (qui lui est avant tout matérialiste, ce n’est pas moi qui le dit mais lui-même).

Le moyen age est marqué par cette double dimension : spirituelle et matérielle. La symbolique est partout. Les Cathédrales en sont un bon exemple. Caedes s’inscrit donc dans cette logique.
Il y aura l’aspect matériel, extérieur, et l’aspect spirituel, intérieur, occulte.
Oui c’était la dimension principale de Caedes. Mais ce qui est occulte n’est pas fait pour être montré par définition. Il camouflera donc ses objectifs ésotériques et spirituels, derrière une façade matérielle. Il laisse croire qu’il cherche à accumuler du pouvoir temporel pour mieux préserver sa véritable quête intérieure dont l’importance est primordiale. Par ci, par là, il laisse apparaître des symboles, des portes, qui permettront à l’Initié de le suivre. Une phrase, une épée (Hauteclaire ?), chaque chose compte.
Sa Tradition templière va croiser alors celle des Maçons . Caedes est contacté par les Fils de H. H pour Hiram, l’Architecte du Temple de Salomon. La Tradition des Gardiens du Temple et celui des Constructeurs se rejoignent…
Clin d’œil et symbole osé, Caedes mène la Liste « Bâtissons la Champagne ». Il se pose donc en Bâtisseur avec tout ce que cela implique au vue du paragraphe précédent.

Dernier clin d’œil au Temple, sa « disparition », au retour de son voyage de Bourgogne, se produit au sud de Troyes vers Payns (fief situé à 10Km au Sud de Troyes)… Hugues de Payns fut le premier grand maître de l’Ordre.
Pendant sa disparition, il va même au Portugal où l’on dit qu’une partie des Templiers d’Europe ont trouvé refuge au près d’Henri Le Navigateur, la belle croix pattée rouge sur les voiles de ces caravelles en étant un dernier symbole.

Caedes l’Alchimiste

Donc le Vénitien était occultiste, et principalement Alchimiste. Discipline reine, s’il en est. L’art de la Transmutation, de la Distillation, du dépassement des aspects matériels pour obtenir l’essence élémentaire de toute chose.

Bien sur il avait des alambics et des cornues, mais son but n’était pas de transformer le plomb en or, mais l’homme déchu en homme entier, originel. Il se livrait donc à l’alchimie divine : comprendre l’homme pour comprendre Dieu. Transformer l’homme pour corriger sa faute et venir se présenter devant Dieu en ayant LA réponse. Voilà donc sa quête centrale.
Pour cela, il observa ses contemporains, les influencera, les distillera même. Il fera naître chez eux les sentiments qu’il veut comprendre et maîtriser : Amour, Loyauté, Haine, Peur…
Une fois qu’il a maîtrisé cela, il s’est mit à édifier son Grand Œuvre, incluant ses amis comme ses ennemis. L’homme déchu n’est pas libre, ils ne sont pas libres… mais laissons les croire à leur liberté (surtout ses ennemis). Ils ne font que ce qu’ils sont sensés faire dans son plan. S’il réussit, cela voudra dire que lui est parvenu à se libérer des contraintes de la mortalité et de la chute.
Donc Caedes s’affaire et construit son Grand Œuvre avec en ligne de mire sa Fin ( Memento finis…). Il regarde les hommes et les femmes courir en tout sens, prisonniers des apparences, incapable de voir la vraie nature des choses. Si Caedes garde à l’esprit ses devoirs quant à la protection de ses vassaux, ou des faibles, il développe un mépris croissant pour les « dirigeants » qui eux restent aveugles. En effet, qu’ils ne réalisent pas leur propre construct alchimique c’est une chose, mais pire que tout ils restent les prisonniers des ombres de la caverne Platonicienne, ils sont donc incapables d’être des gouvernants.
Encore une fois la dualité spirituelle et matérielle est présente

Caedes continue donc de bâtir sa fin tranquillement, il prépare aussi « l’après lui » dans le monde matériel, car il ne pense pas « après moi le Déluge ». Il a prévu et assuré l’avenir . Lui, il lui suivra l’exemple Christique qui détient les clés de l’énigme divine pour lui. Il a eu son Eve, il a préparé son Golgotha, il va gravir tout cela et accomplir son parcours sacrificiel.
Il promettra aussi à Jarkov l’Arbre de la Mort, car lui, Caedes, a fini de tracer son Arbre de Vie (oui, la Kaballe ne lui est pas inconnue non plus). Il a exploré les 10 Sephiroth, de la Couronne (Kheter) au Royaume (Malkuth). Après tout ne conclue-t-il pas sa vie sur une histoire de Couronne et de Royaume…

Il achèvera donc sa vie en prison, dans le dénuement, avec quelques Ecritures, et par une main traîtresse qu’il avait armée lui-même. Le parallèle christique est la aussi présent, même si dans le cas de Caedes, il n’y avait pas de voleurs et de meurtries à coté.
Il acheva donc d’accomplir sa propre transmutation espérant avec réalisé son Grand Œuvre et se présenter devant le Créateur avec les réponses.